merzhin

Vendredi 10 mars
Carré d’Argent

Merzhin est de retour avec un 8ème album studio, de nouveau sans concession, d’une densité rare et ravageuse. Enregistré dans le mythique studio ICP de Bruxelles par le londonien Drew Bang (déjà derrière la console des albums de Royal Blood ou U2), Marche et (C)Rêve est un puissant tournant artistique dans la carrière du groupe. Sur cet album profondément intense, Merzhin prend de la hauteur pour poursuivre son décryptage du monde. En fin analyste, le groupe se penche sur les heures sombres de l’Histoire (« Jesse », « Résonances ») pour pointer les contradictions d’un système sourd et aveugle qui mène une course effrénée vers sa propre perte, (« Mur d’eau ») tandis qu’inlassablement, l’horloge tourne.

En fil conducteur majeur de la discographie de Merzhin, l’Humain dans toute sa complexité, n’a jamais été aussi central sur un album du groupe. L’Homme est capable du pire (« Résonances », « Virus », « Je veux ») et sa crédulité le pousse vers les plus obscurs fanatismes (« Messiah »). Mais il sait malgré tout faire preuve d’une résilience sans faille face aux épreuves (« Marche et (C)Rêve », « Renaissance »), il est capable des plus prodigieuses inventions (« Luna ») et enfin et surtout, il est vivant et tellement fragile (« C’est gravé »). La production artistique de cet album, conjointement menée par Merzhin et Drew Bang, est tout à la fois massive et ciselée. Véritables court-métrages musicaux, les univers variés des compositions s’entremêlent, servies par une rythmique à la précision sans faille. Les guitares sont musclées et rageuses. Et pour autant, à l’instar des instruments à vent (absolue signature artistique du groupe) les compositions sont mélodiquement habitées comme jamais. Merzhin est allé chercher au fond de lui, pour livrer un album profond, explosif, atmosphérique, à la charge émotionnelle intense.

Cet album dystopique, noir, solaire, le plus puissant de sa longue carrière, est le cri astral et profond de ceux qui cherchent à (re)trouver notre seule richesse, l’humanisme. Car Merzhin en est certain, le champ des possibles est infini et à portée de main pour peu que nous en prenions le chemin.